Ma contraception naturelle au banc d'essai

En 2014, en l'espace de six mois, je découvrais une approche totalement nouvelle de mon identité : celle d'une femme lune, c'est à dire une femme dont le fonctionnement est cyclique, comme l'astre. Une femme également en capacité de gérer sa contraception de manière naturelle, sécurisée et sans un seul moyen artificiel. Fini le stérilet ! J'ai plongé dans cette perspective. A mon goût, il n'y a aucune traduction satisfaisante pour l'empowerment. Cependant, c'est ainsi que j'ai ressenti ce défi. C'était (re)trouver ma puissance de femme naturelle.

Je pratique ainsi la symptothermie. Je sais quand je suis fertile. Je sais quand je ne suis pas. Et en fonction, je peux utiliser ou non des moyens de contraception barrière ou l'abstinence. Pour la conception surprise de ma fille, il y a trois ans, je savais exactement que j'étais en jours très fertiles. C'est l'utilisation du diaphragme Caya qui a été défaillante, pas la méthode !

Vous vous demandez sûrement comment cela fonctionne au quotidien. J'ai, quant à moi, découvert à l'âge de 31 ans quelque chose qui a été complètement passé sous silence de mes apprentissages scolaires : toutes les femmes - je dis bien toutes - sécrètent un liquide, qu'on appelle glaire cervicale. Ce liquide, produit par notre utérus, sert à faciliter ou à empêcher le passage des spermatozoïdes du vagin vers l'utérus. C'est l'allié NUMÉRO 1 de la contraception naturelle.

Ce liquide, en effet, prend une texture différente selon les phases du cycle. A l'approche de la phase ovulatoire et au moment de l'ovulation, le corps met tout en place afin de faciliter la fécondation. Le liquide est abondant, glissant, allant même jusqu'à ressembler à du blanc d’œuf.

Quand il est trop tôt, ou trop tard dans le cycle et que cela n'a aucun intérêt pour le corps de laisser les spermatozoïdes s'aventurer dans l'utérus, la glaire est pâteuse, épaisse. Elle est blanche, voire légèrement jaune et surtout collante. Rien ne circule !

L'allié NUMÉRO 2 de la contraception naturelle est : le thermomètre. Certaines femmes font sans.Disons que c'est le seul moyen d'être assurée à 100 % que l'ovulation a eu lieu et qu'il n'y aura pas une seconde tentative d'ovulation dans le même cycle suite à une ovulation avortée.

Il faut un thermomètre à deux décimales pour détecter la montée de la température qui succède à l'ovulation. Je prends donc ma température le matin au réveil pendant une dizaine de jours durant mon cycle.

L'allié NUMÉRO 3 de la contraception naturelle - et c'est le bonus -, c'est le toucher du col de l'utérus, cette petite protubérance au fond du vagin - dont personne non plus ne parle - et qui s'efface progressivement durant l'accouchement pour laisser passer le bébé. Le corps, cette machine incroyable, a donc une autre corde à son arc pour faciliter la fécondation de l'ovule. Le col de l'utérus change de forme et de texture.

A l'approche de la phase ovulatoire et au moment de l'ovulation, le col se raccourcit, devient plus mou, et surtout le canal qui fait le lien avec l'utérus s'élargit. Au contraire, durant les phases non fertiles, le col est plus long, très dur, comme le bout du nez, le canal est plus resserré. Même message que la glaire cervicale : on ne passe pas !

La contraception sous pilule perturbe les signaux naturels. Cela peut rendre plus difficile l'observation. Je vous invite donc à explorer votre corps, et précisément cette partie de vous-même qui est souvent inconnue des femmes, voire tabou. C'est riche de connaissance de soi. Cela a pour ma part participé à mon processus de responsabilisation. Tout comme je me sens responsable de mon climat émotionnel intérieur, je suis responsable de la bonne santé de mon corps. La connaissance, c'est le premier pas pour la (ré)appropriation. EMPOWERMENT, je disais.