Quinze jours se sont écoulés depuis les premières mesures du Gouvernement face à l'épidémie du Coronavirus. Notre vie en a été modifiée en un claquement de doigts. Le COVID-19 est dans tous les esprits, les impacts de l'épidémie et du confinement sont au centre des conversations. Avec de tels bouleversements qui concernent chacun de nous et en même temps toute la société, comment garder de la distance et ne pas être embarqué.e dans la lessiveuse émotionnelle ? Où trouver le soutien psychologique dont nous aurions besoin alors que nos repères et nos habitudes sont profondément modifiés ? C'est pour un temps seulement... Et en attendant, que faire ?
La crise du Coronavirus : c'est encore seulement la vie qui s'exprime.
Depuis que je m'intéresse aux philosophies orientales, l'idée d'un monde duel par essence a fait son chemin dans mon esprit. Me former au système P.E.A.T. et en faire mon outil de prédilection en
consultation a transformé ce cadre de pensée en une vraie déformation professionnelle !
Quand je regarde la situation actuelle, alors j'observe la Vie dans toute sa cohérence. C'est un monde polarisé qui se montre à moi. Je vois autant les liens qui se créent entre les individus grâce à la solidarité que les fossés qui s'instaurent à cause de la peur d'être contaminé.e par le virus.
Et qu'est-ce que cela m'inspire ? L'humanité reste fidèle à elle-même. Elle se débat du mieux qu'elle peut avec ce qui lui arrive. Nous essayons tous de tirer notre épingle du jeu ou de perdre le moins de plumes possibles alors que survient cette incroyable rupture dans notre quotidien.
Isolement,
Partage soudain de l'espace de vie,
Restrictions de la circulation,
Injonction à travailler,
Retrouvailles hors du temps,
Obligation d'assurer l'instruction des enfants,
Perte d'activité et de revenus,
Confrontation à la maladie,
Surmenage,
Vacuité.
Que de contrastes !
Le Coronavirus, un désastre pour notre santé mentale ?
Nous analysons le monde à partir de notre réalité. Et c'est encore plus vrai aujourd'hui, étant tous confinés. Les moyens de sentir comment "les gens" vivent cette crise sont encore plus réduits. Aussi, quand j'ai eu vent du sondage de la plateforme digitale Qapa Joblab, j'ai senti mon intérêt piqué.
Et les réponses sont très explicites quant aux conséquences du COVID-19 sur l'état psychologique des français et les séquelles qui vont découler de cette crise.
J'ai ainsi appris que 79% des personnes craignent le confinement et seulement 23% des personnes se sentent capables de rester chez elles plus de trois semaines.
Quand je pense à la province de Wuhan en Chine, où les mesures de restrictions ont débuté le 25 janvier 2020 et sont encore en cours deux mois plus tard, bien qu'allégées, je me dis que le confinement aura forcément un impact sur la santé mentale des français. D'ailleurs, ils en ont bien conscience car 43% pensent avoir besoin d'un accompagnement psychologique pour faire face à la crise du Coronavirus. Le verdict est sans appel !
Alors, si vous vous sentez en difficulté avec ce qui se passe aujourd'hui, vous n'êtes pas les seul.e.s! Le savoir invite à être doux avec soi-même, je trouve.
Les émotions ont un message à transmettre
Nous, humains sommes des êtres avant tout émotionnels. Notre physiologie est ainsi faite : les émotions sont l'interface entre l'extérieur et notre monde intérieur.
Le mental dans sa capacité à analyser vient moduler, comme il peut, les réactions instinctives transmises par les émotions.
Parfois, il y arrive, nous prenons de la distance. D'autres fois, lorsque les mécanismes primitifs de réaction au stress sont déclenchés, les émotions sont en roue libre et prennent le contrôle du navire.
Dans une des conférences du Sommet de la Conscience de 2020, organisé par Ana Sandrea qui est également praticienne Méthodes PEAT, Martin Latulippe a transmis quatre manières de traiter les émotions sombres ou difficiles en lien avec nos polarités intérieures mal aimées :
- éviter les émotions, en voulant rester seulement dans le positif. C'est porter un masque social : refuser la pluie et vouloir le soleil 24h/24h. Ça demande une énergie folle !
- nier les émotions, en voulait faire comme si elles n'existaient pas. C'est se laisser croire que tout est toujours OK, que tout va toujours bien et se couper de la vulnérabilité qui fait notre humanité.
- hypertrophier les émotions, en dramatisant toutes les décisions. C'est penser que tout va s'écrouler si je change de manière de fonctionner et que je m'autoriser à explorer les polarités sombres.
- regarder le message des émotions, en accueillant les leçons envoyées. C'est profiter de l'information pour changer et pour le mieux.
Vous devinez sans doute laquelle à ma préférence ?
Depuis que j'ai découvert Jacques Salomé et la Communication non violente, j'envisage les émotions douloureuses sous un jour nouveau. Elles sont nos alliés ! Elles mettent en lumière toutes nos blessures, toutes nos failles. Elles sont donc une invitation géniale au changement.
J'entends que, lorsque les émotions nous explosent littéralement le cœur et le corps, il est difficile d'y voir une opportunité. Certaines fois, elles sont tellement douloureuses que se laisser traverser par elles, est la meilleure option qui s'offre à nous.
L'épidémie de COVID-19 et le confinement qui en découle vont probablement réveiller des angoisses en nous. Vont s'exprimer toutes nos zones d'insécurité, toutes nos peurs de manquer, de mourir, d'être abandonné.e par nos proches. Vont se réactiver nos croyances limitantes d'un monde injuste, d'un monde où il faut se battre, d'un monde qui court à sa perte.
Et si cette crise sanitaire était l'occasion de se libérer de ces charges émotionnelles, d'explorer nos zones d'ombres, d'accepter nos polarités mal aimées ? Ce serait, en quelque sorte, profiter de ce qui a de plus sombre pour cheminer vers plus de lumière.
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