Les Méthodes PEAT peuvent transformer une vie. Je le sais. Je l’ai vécu intérieurement. Je l’ai observé chez les autres. Et pourtant quand j’en suis témoin, l’émerveillement est intact. C’est comme un miracle. Je me sens tellement honorée d’assister à l’émergence du papillon. Ses ailes sont encore humides, le temps semble comme suspendu tandis qu’il découvre en lui l’unité intérieure et l’état de neutralité qui l’accompagne. Je vous livre un récit, celui d’Eddy. Rien de mieux pour raconter sa percée vers la lumière.
L'accompagnement thérapeutique, une rencontre de personne à personne
Eddy est venu me voir un après-midi d’automne. Il est arrivé là un peu par hasard sur les conseils d'une thérapeute.
J’accueille un homme jeune, altier et je remarque tout de suite son intelligence. C’est un cerveau qui a été optimisé dès le plus jeune âge pour comprendre son monde. Il vient de vivre une expérience difficile qui l’a fait, presque, perdre pied. Il va un peu mieux et en même temps reste cette quête de compréhension. Que s’est-il joué chez l’autre ? Qu’est-ce qui a été réveillé en lui ?
Nous ferons sept séances ensemble. Il n’aura pas été toujours facile pour Eddy de venir. C’est vrai que recontacter ses émotions peut être désarçonnant. C’est vrai que les Méthodes PEAT demande de lâcher les raisonnements, de mettre le mental en sourdine le temps de la séance. C’est vrai qu’il y a une grande part d’inconnu. Ni moi, ni le client ne savons quel espace va s’ouvrir quand débute la séance.
L’inconscient se saisit à chaque fois de l’aubaine pour relarguer ce qui est trop lourd, les vieilles frusques trop longtemps portées. Alors, le courage de franchir le seuil du cabinet est récompensé. Les croyances limitantes inconscientes tombent. Les charges émotionnelles se dissolvent. Les contradictions intérieures se laissent voir puis se réconcilient.
Qui mieux placé qu’Eddy pour parler de ce qu’il a vécu. Place à son témoignage.
Cheminer en soi, à petits pas : croyances limitantes et évènements traumatiques
"En une séance, j'ai pu corriger un problème de discernement entre le bien et le mal, cette idée bien ancrée que l'on est foncièrement mauvais même quand ce n'est pas le cas. De là, découlèrent des corrections comme être en face de sa part sombre et de sa part de lumière, et savoir faire des choix sans être en conflit avec soi-même.
Mais il y a mieux. À 13 ans, je découvrais une sorte de boule en moi. Je la ressentais et l'imaginais comme la viande d'une tomate farcie qui restait dans mon ventre, à moisir sur place. Un poids physique et moral au quotidien qui ne cessait d'exister, au point de faire partie intégrante de ma vie et d'en oublier que c'était un intrus. Comme une sorte de musique en boucle qui reste en fond. On s'y habitue sans vraiment s'en accommoder. En ne voyant pas d'autre solution que de vivre avec, subir cette présence."
"Et puis vient ce jour où Yannick met le doigt sur un point trop évident pour être remarqué tout de suite : les parents. Au fil des séances, j'avais cette appréhension de ne pas savoir quoi apporter avec moi. Lui dire : c'est ça mon problème. Mais, elle n'avait pas besoin. Yannick sait mettre à l'aise et parler de tout pour arriver au problème sans que l'on ait un effort à faire. Ce fut très rassurant pour ma part.
Je me rappelle un souvenir d'enfance et de violence, rempli de peur. Mon père dans une colère nerveuse cherchant à me frapper à coup de ceinture. Pour un gosse de 3/4 ans c'est la panique. Je suis terrifié, je me vois caché derrière le lit, pour être au plus loin de la portée de son coup. Je n'ai pas la suite de la scène, l'image est comme figée dans le temps par ma frayeur. On passe cette étape, la colère remplace la peur, le vécu se replace dans le passé et tout revient à sa place.
Mais une sensation d'inconfort demeure. Est-ce toujours cette colère ? Ou une peur encore dissimulée derrière celle-ci ? Ou même un peu de faim après une journée de travail ? Après tout on vient de toucher à un épisode marquant et on ne tente de le régler que depuis 10 minutes. J'ai connu des douches plus longues."
Les sensations corporelles, une porte d'entrée pour se transformer
Yannick me pose alors une question: comment décrire ce que je ressens ? Quelle forme cela a ? Une sorte de boule pas vraiment sphérique Quelle couleur ? Sorte de gris/vert-> moisi. C'est ma boule ! Je l'avais oubliée, depuis le temps ce n'était plus une priorité, ce n'était même plus un sujet... Quelle température ? Quelle taille ? Quel poids ? On pose des mots. Simples, mais c'est ce que je n'ai jamais fait en près de 15 ans.
Là, elle me demande de commencer à la bouger. Depuis le temps, il est vrai qu'elle était plutôt bien ancrée dans le coin de mon estomac. Partie de l'équipage, partie du navire... Alors je la bouge. Haut, bas, gauche, droite...
Elle se fissure. Elle n'est pas dure, cette boule est tendre et cela commence à craqueler, de la lumière blanche rayonne de ces fissures, je ne vois rien d'autre dedans. Une fenêtre sur un inconnu, pas inquiétant, intriguant et curieux mais je ne cherche pas à voir au-delà de cet horizon.
On revient sur les mouvements. Le changement opère. En surface la moisissure laisse de la place à un bleu apaisant. J'ai l'image précise de la couleur mais je la garderai pour moi, c'est mon joyau.
Et la magie des Méthodes PEAT opère : l'unification des parts contradictoires
"Commence l'étape la plus importante.
Quels mots mon esprit relie à ce bleu ? Du calme. Et ce moisi ? Anxiété. Bleu ? Attention. Moisi ? Négligence. On continue cela pendant quelques tours. Mon esprit relie peu à peu cette boule à cette solitude morale de l'enfance, ce délaissement. Au point de se négliger soi-même, oublier de s'aimer, être son ennemi.
J'avale ces deux couleurs, ce gris/vert et ce bleu. Je les recrache pour qu'elle fusionne.La moisissure n'est pas partie. Elle est en dessous du bleu désormais. Elle est juste à sa place : dans le passé. Et ce bleu rayonnant c'est désormais moi, ma conscience actuelle avec tout le vécu."
"J'en ressors plus fort. Réparé. Cette douce sensation d'être avec soi, de ne plus vouloir fuir l'instant présent, de ne plus avoir le problème sans solution, de vouloir y échapper. Être, tout simplement."
"Nous profitons de ce moment de partage, cet émerveillement. Un tel accomplissement, cela se vit rarement. Yannick se demande si c'est utile de me revoir après cela. J'en aurai l'envie, lui dis-je. Pour l'instant, je vais profiter de cette victoire sur moi. Merci à vous, Yannick."
Qu’ajouter à ce témoignage ? Rien. Je souhaite à Eddy de poursuivre dans le calme sa route personnelle d'évolution et son déploiement intérieur.
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Myriam (mardi, 12 mai 2020 17:14)
Je suis impressionnée par la qualité de l'article. Et le témoignage de Eddy. Vraiment instructif :)
Yannick (mardi, 12 mai 2020 19:06)
Merci Myriam de partager vos impressions. � J'ai été bluffée aussi quand j'ai reçu son témoignage. Le récit rend vraiment compte de toute la magie de la séance et sa puissance transformatrice.