Lorsque l’on attend un enfant, nous sommes extrêmement bien suivies et préparées à l’accouchement, mais très peu à l'après. Certaines d’entre nous traversent le post partum sans en avoir presque entendu parler. Période pourtant si intense, physiquement et émotionnellement, le post partum serait-il tabou ? Tranchées, lochies, brûlures, fatigue, chute d’hormones, corps transformé, anxiété, syndrome post traumatique en passant par les douleurs liées à la montée de lait, les bouleversements qui suivent l'accouchement sont nombreux.
Le post-partum ou le quatrième trimestre de grossesse, c’est quoi exactement ?
Le post-partum correspond à la période qui suit l’accouchement. On parle de plus en plus du quatrième trimestre de grossesse pour désigner le post-partum, c'est à dire 12 semaines. Si les situations diffèrent en fonction des femmes et de leur accouchement, il faut un an, pour que la femme retrouve son corps et toutes ses fonctions physiologiques d'avant la grossesse. Les 12 premières semaines sont généralement donc les plus exigeantes à vivre, le bébé étant totalement dépendant des adultes et les transformations corporelles intenses. Quels sont les symptômes physiques et psychiques ?
D’un point de vue purement physique, le post partum s’accompagne de plusieurs types de douleurs, plus ou moins intenses et supportables selon les femmes.
Les contractions ou tranchées, car les organes et les muscles reprennent leur place à l’intérieur du corps, tandis que l’utérus reprend sa forme. Ce dernier passe de la taille d’une pastèque à celle d’une petite clémentine en quelques jours !
La cicatrisation liée à une éventuelle épisiotomie, des déchirures ou à la césarienne entraineront brûlures, picotements ou encore tiraillements pendant une quinzaine de jours à 1 mois.
Les mictions douloureuses sont très fréquentes pour les femmes qui ont accouché par voie basse. On peut également souvent ressentir l’envie d’uriner, sans y arriver. Dans ce cas, il est important de boire beaucoup d’eau pour éviter les infections urinaires.
La constipation et les hémorroïdes sont également monnaie courante. Encore une fois, il faudra boire beaucoup d’eau et privilégier les aliments riches en fibres.
Les douleurs aux seins provoquées par les montées de lait, que la mère donne le sein ou non sont presque un incontournable du post partum.
Les lochies, ces saignements post accouchement peuvent durer jusqu’à 6 semaines après la naissance.
Les problèmes liés au post-partum ne sont pas seulement physiques.
Peuvent également survenir des troubles psychiques, comme la dépression post-partum et la possibilité de développer un trouble de stress post-traumatique (TSPT) lorsque l’accouchement a été traumatique (lire notre article sur le sujet).
Le post-partum, ce tsunami psychique et émotionnel que la femme traverse souvent seule…
Dans de nombreuses cultures, les quarante jours après l’accouchement sont considérés comme particuliers. En médecine chinoise, cette période est baptisée “Mois d’Or” car elle
fait l’objet d’un traitement adapté. Au Maroc, au Mexique, en médecine ayurvédique, le soin et le repos sont systématisés pour que la jeune maman puisse récupérer. Il y a tout
une famille soutenante qui se mobilise pour relayer la mère et la soutenir.
En France, les femmes paient le prix fort du manque d’informations et de soins autour de cette période. Durant la grossesse les femmes sont suivies, bénéficient d'examens médicaux, de soutien et d’écoute. Après la naissance, on leur dit "au revoir ", alors que leur corps est en pleine dégestation et que le bain hormonal se restructure. Dépression post-partum, burn-out, baby-blues bien plus long que la normale sont fréquents et démontrent le peu de considération accordée à cette phase de transformation pourtant tellement cruciale dans la vie des femmes.
En plus de la chute d’hormones méconnue, qui entraine des émotions fortes et paradoxales, le stress et la fatigue s’ajoutent. Nouvelles expériences : découverte du bébé, découverte de soi comme maman (hyper-vigilance vis-à-vis de son enfant, doutes sur sa capacité d'être suffisamment bonne mère et de subvenir aux besoins de son enfant)… La maman doit s’adapter à de nombreux changements, ce qui impacte grandement son énergie. Tout est instable et en perpétuel remise en question. La maman cherche à comprendre son enfant et doit se renouveler en permanence, bébé évoluant au rythme de la lumière ! Il n'est pas rare que le couple soit aussi mis à rude épreuve pendant cette période où les nuits sont hachées.
Les mamans ressentent toutes des sentiments ambivalents vis-à-vis de leur bébé. Elles doivent "dealer" avec cette nouvelle fonction de mère et ce bébé totalement dépendant d'elles. Il n'est pas rare que les mères me racontent combien elles auraient eu envie de faire marche arrière, de passer leur bébé par la fenêtre. Ces sentiments sont à des années lumière de ce que dépeint la société. La honte et la culpabilité sont de mise et impactent durablement l'estime de soi.
A la maison, c’est souvent le grand vide. À part les deux visites obligatoires de la sage-femme, le soutien est inexistant. Le conjoint a souvent repris le travail. La solitude couplée à la souffrance s’installe, et elle est souvent l’un des facteurs principaux de l’état psychologique qu’est la dépression post-partum qui affecte beaucoup de jeunes mères (10-15 %).
La dépression post-partum est souvent considérée comme la « maladie à cacher », comme s’il était honteux d’être triste après une naissance et de traverser des difficultés. L'amour pour son enfant qu'on nous promet si intense et si inné, n'est pas systématiquement au rendez-vous.Il se tisse parfois avec le temps. Le manque de reconnaissance des possibles expériences négatives autour d’une naissance alors que s'impose partout une représentation de l’accouchement qui se doit d'être parfait font que parler des difficultés du post-partum est difficile, voire tabou.
Traverser le post partum dans les meilleures conditions
Pendant cette période extrêmement sensible, assurer ses propres besoins est difficilement compatible avec ceux du bébé, à moins d’être aidée. Que ce soit une aide familiale ou
une aide-ménagère, il est primordial de se faire aider, afin de trouver du repos et de consacrer son temps à prendre soin du bébé et de soi-même uniquement. C'est le rôle de la
communauté recrée d'entourer la mère autant que celle-ci entoure son bébé. Pour bien récupérer et vivre au mieux cette période, l'idéal est de me mettre au rythme du bébé et de dormir
quand il dort. Solliciter ses proches pour la cuisine, le ménage ou anticiper en congelant des repas est aussi d'un grand soutien.
Se sentir seule, nulle, laide, trop émotive, culpabiliser lorsqu'on a besoin d'un temps pour souffler ou qu'on sature parce que son enfant pleure fort sans qu'on sache pourquoi est très commun. Le métier de mère s'apprend. Ce sont des compétences qui s'acquièrent avec le temps. Une fois le premier trimestre passé, le chaos va commencer à se stabiliser !
L’allaitement, quand c’est possible et souhaité, favorise un bon attachement entre la mère-enfant et semble être un facteur de protection contre le développement d’un trouble psychique du post-partum. L'allaitement grâce à la sécrétion de prolactine aide aussi grandement la mère a ne pas sombrer dans l'épuisement, son sommeil étant modifié. La prolactine aide ainsi également le corps à se remettre, à cicatriser plus rapidement.L'allaitement est un acte naturel mais complexe. Il peut être difficile à mettre en place. Anticiper et prendre le contact de consultante en lactation est un atout pour le post-partum immédiat !
Le contact physique, en étant collé à son bébé (portage, peau à peau), en le berçant, le regardant est essentiel également. Une étude a montré que le taux d’ocytocine augmente chez une jeune femme qui vient d’accoucher en réponse à un massage relaxant. Le contact physique a pour effet d’inhiber la sécrétion de cortisol et booster les hormones du bien-être, dont la femme en post partum a grandement besoin, pour surfer sur les vagues de la chute d'hormones.
La chaleur est aussi une source d’ocytocine. Les tisanes, les bouillons, une alimentation chaude et saine, les bouillottes permettent ainsi de booster cette hormone et apporter du bien-être à la jeune maman.
Enfin, si vous souffrez de syndrome dépressif ou post traumatique, un accompagnement thérapeutique est souvent préconisé. De même, si vous voyez que votre état d'hyper vigilance persiste au delà de quelques mois, que votre estime de vous a été profondément entachée, consulter un psychologue ou un thérapeute permet de faire le chemin nécessaire. Les Méthodes PEAT sont tout particulièrement adaptés pour accompagner les femmes traversant les souffrances du post-partum, afin de les libérer des charges émotionnelles et mentales en lien avec les traumas de la naissance et de l’après naissance.
Je vous accompagne avec bienveillance et empathie afin de trouver un vrai bien être psychique et émotionnel afin que vous puissiez pleinement apprécier votre parentalité nouvelle. N’hésitez pas à me contacter pour discuter de vos difficultés.